Mortis by John French

Mortis by John French

Auteur:John French
La langue: eng
Format: epub, mobi
Publié: 2021-04-09T10:46:36+00:00


Ruche Hatay-Antakya, déserts phéniciens orientaux

Oll et Katt retrouvèrent Krank le premier. Le vieux soldat était allongé au milieu d’un chemin de pierre, en bordure d’un dôme-jardin. Ce qui avait bien pu arriver à la ruche avait laissé cet endroit-là indemne. Les arbres s’y dressaient pour étendre une canopée verte sous une coupole de cuivre et de cristal ; l’eau s’écoulait toujours dans les canaux d’irrigation qui sinuaient entre les racines et les pelouses dégagées. Il faisait chaud, et l’air sentait la terre et le feuillage. Krank était allongé sur le ventre, le visage contre la pierre, son fusil juste à côté de lui, la main posée dessus comme s’il dormait.

Ils s’arrêtèrent d’abord quand ils le virent, s’accroupirent en retrait et attendirent. En surveillant les arbres et les bords du dôme. Ils y étaient montés en empruntant une des chaussées en spirale, depuis l’endroit par où ils étaient entrés. Ils n’avaient vu personne alors, pas plus qu’aucun signe de violences. Cela les avait tous deux rendus nerveux.

— Cette chose qu’il y avait en bas dehors ? Devant la ruche, demanda Katt dans un demi-murmure. C’était un guerrier de l’Astartes…

C’était la première fois que l’un d’eux refaisait allusion au géant qui avait provoqué cette ruée précipitée de la colonne de réfugiés.

— On aurait bien dit que c’en était un, répondit Oll, et alors même qu’il le disait, l’image passa à travers son esprit. Même le simple souvenir suffit à faire danser et tournoyer des taches de lumière devant ses yeux.

— Ça veut dire que la guerre est arrivée ici, alors, dit Katt. Mais dans ce cas, il devrait y en avoir des signes.

— Peut-être que c’est ça, le signe, répondit Oll. Le silence, je veux dire.

Il attendit encore une seconde, puis se releva, et sortit de leur cachette pour aller vers Krank.

Pas d’exclamations. Pas de tirs. Pas de douleur ni de chute à terre.

Il atteignit le vieux soldat, vérifia de visu, puis avec ses mains qu’il n’y avait pas de grenade logée en dessous de lui, tout en gardant un œil sur les arbres.

Un oiseau aux plumes mauves et orange prit son envol. Oll sursauta, et se détendit. Il n’y avait pas de sang sur Krank, et lorsqu’il le fit rouler sur le dos, un souffle discret s’échappait de ses lèvres. Ses yeux étaient fermés.

— Pourquoi est-ce qu’il est tombé là ? demanda Katt en arrivant derrière lui.

— Épuisement.

Les yeux et le fusil d’Oll se redressèrent. Un homme en haillons était accroupi à côté du tronc de l’arbre le plus proche. L’homme leva une main pour l’apaiser, puis il rappliqua à côté d’Oll, auquel il adressa à peine un regard avant de baisser les yeux sur Krank.

Katt s’était reculée vivement, en levant son pistolet, mais l’homme ne se préoccupa guère davantage d’elle. Un sac élimé pendait à sa sangle d’une de ses épaules. Lui-même paraissait usé par l’existence, les traits encadrés d’une barbe mal entretenue, et la terre s’était incrustée dans les plis de son visage et les pores de sa peau. Celle sous ses yeux pendait en cernes fatigués.



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